Abbatiale : les archéologues révèlent une partie de ses mystères - Saint-Philbert-de-Grand-Lieu
vendredi 31 août 2012Courant juillet, des fouilles ont été entreprises sur le site de l'abbatiale. Dans la cour du Prieuré, deux sépultures ont été découvertes, mais pas de traces du cloître dans cette partie du site. Une hypothèse retenue dont le démenti provoque d'autres réflexions. Petit panorama, avec les acteurs du site, de la démarche engagée par la Ville pour lever le voile sur cette mystérieuse « Dame abbatiale ».
Rappel
L'abbatiale est un édifice clé du haut Moyen Âge en Europe. Quelques sites à l'état de vestiges sont connus à travers l'Europe, mais très peu de sites ont la chance de présenter à la vue un tel monument en élévation. Elle est donc un sujet d'étude important pour les archéologues et historiens qui s'intéressent à l'édifice comme « partie d'un tout ».
Afin de comprendre cette architecture et d'en assurer un entretien et une mise en valeur, il est nécessaire de l'imaginer dans le contexte d'un ensemble d'espaces bâtis et jardins, « lieu de vie d'une communauté de moines ».
Le projet
Afin de travailler à la fois sur l'entretien du bâti (charpente, murs et couverture) et les aménagements du site (accessibilité, salle d'exposition, parcours de découvert...), la Ville organise un dialogue constructif entre archéologues, architectes et historiens afin que la recherche scientifique, la conservation du patrimoine et les connaissances progressent ensemble.
Les fouilles
Elles ont apporté des réponses aux interrogations des acteurs du site. La découverte de deux sépultures confirme la datation du monastère dans la période du haut Moyen Âge. La révélation de l'existence d'une porte monumentale indique qu'elle pourrait être la « porte des morts », qui reliait l'abbatiale au cimetière des moines.
Les nouvelles hypothèses
Le cloître d'origine se trouvait-il au sud du monument, suivant en cela les indications théoriques proposées par le plan d'un « monastère idéal » que Charlemagne a fait diffuser à travers l'Europe ? L'absence de traces de bâti sur le rocher, dans le jardin au nord de l'abbatiale, indiquerait-elle que le cloître du IX e siècle aurait été complètement démonté afin de récupérer toutes les pierres pour d'autres constructions ? Le jardin du cloître aurait-il été déplacé au cours du Moyen Âge du sud au nord, la présence d'un cloître au nord étant indiquée au XVIII e siècle dans des textes ? Autant de questions qui ont animé la réflexion des archéologues du Centre d'étude médiéval d'Auxerre.
Et maintenant ?
Le dialogue entre historiens, archéologue et architecte est bien établi et va se poursuivre par de nouveaux sondages coïncidant avec l'enlèvement de végétaux, qui nuisent à l'assainissement du monument. Ces nouveaux sondages se situeront au sud, entre l'Abbatiale et la salle de l'Abbatiale, à un endroit d'où émergent des pierres, comme la naissance d'un ancien mur.
D'autres recherches concerneront le sarcophage lui-même qui n'a pas tout révélé de son origine et de son positionnement initial. Par la comparaison avec d'autres sites, la relecture et la reprise des plans de l'abbatiale, l'étude et l'analyse au carbone 14 de certaines maçonneries, les différentes hypothèses seront réétudiées afin de mieux comprendre comment les hommes occupaient et se déplaçaient dans ses espaces.
Échéances
Suivies par les services archéologiques de l'état, ces recherches se développeront début 2013. En attendant, les travaux de restauration de la façade de l'abbatiale se dérouleront à la fin de l'automne