Pierluigi Péricolo, architecte du patrimoine (ici, à droite), explique aux élus philibertins et aux acteurs associatifs pourquoi l'abbatiale est un site majeur et nécessite la mise en place d'un carnet de santé pour son suivi sanitaire et sa mise en valeur future.
Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Saint-Philbert-de-Grand-Lieu / Archives du vendredi 11-05-2012

L'abbatiale est un édifice majeur des Pays de la Loire et nous n'avons pas le droit à l'erreur ! » Mathilde Angelvy est la directrice du service culture de la ville de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Ce lundi, elle explique les enjeux de l'étude dirigée par Pierluigi Péricolo, architecte du patrimoine, qui permettra à terme d'établir un « carnet santé » de l'abbatiale.
« Nous programmons un suivi du site sur la durée, explique Mme Angelvy, jusqu'à présent, l'entretien de l'abbatiale se faisait a minima, dans une logique où nous posions des pansements sans chercher à avoir une vision globale de ce qu'il y avait à faire et sans répondre réellement aux besoins du monument, que ce soit en terme d'entretien réel mais aussi en terme de valorisation. » La ville a donc lancé un appel d'offres et retenu M. Péricolo, qui a commencé à travailler sur le site, il y a un peu plus d'un an.
Deux missions lui ont été confiées : une étude d'évaluation sanitaire de l'abbatiale, avec un suivi pendant cinq ans, et une mission de maîtrise d'oeuvre pour des travaux d'accessibilité au monument. Des dispositifs de contrôles de maçonnerie ont été posés, certaines parties de la charpente devront être confortées, ainsi que des portions de toitures et certains enduits. Des reprises de maçonnerie seront réalisées sur la façade et les évacuations des eaux pluviales ainsi que la présence de végétaux trop proches du monument seront traitées.
« Mais surtout, insiste Mme Anglevy, M. Péricolo a mesuré toute l'importance du monument : c'est un édifice majeur et très rare de la période carolingienne, dont la compréhension et l'importance sont beaucoup plus larges que son apparence au premier abord. » Sa visibilité locale ne semble en effet pas très forte alors qu'à une échelle européenne, l'abbatiale est parfaitement reconnue. L'étude a révélé que « toute intervention sur le monument devait se faire avec une réelle stratégie scientifique ».
Dans cette démarche, la valeur historique du site et son contexte archéologique vont devoir être précisés. « À la fin de l'été prochain, confirme Mme Anglevy, nous allons effectuer des sondages dans les jardins du cloître pour avoir une estimation de ce potentiel archéologique. Il est fort possible que le sol renferme d'autres preuves qu'il s'agit bien d'un site exceptionnel... »
Si les sondages sont prometteurs, un programme de fouilles pluriannuel sera mis en place, à partir de 2013.